Allongé sur mon lit, j’observais les doux rayons du soleil qui filtraient à travers mes rideaux de couleur claire. Le silence… Trop étouffant à mon goût et qui me rendait vraiment de mauvaise humeur. Pourquoi tout était si calme dans ce palais ? Pourquoi était- il aussi vide aujourd’hui ? Je me levais brusquement, froissant mes draps autrefois bien lissés. Il fallait que je trouve un moyen de faire du bruit avant que ce silence insupportable ne me fasse ressasser encore mes mauvais souvenirs. Fouillant dans mon bureau, je trouvais enfin mon arme de prédilection, mon splendide marqueur de couleur noire. Je sortis de ma chambre en sautillant, me dirigeant vers l’endroit où se trouvait le grand tableau représentant la personne que j’appréciais le plus au monde.

Une fois que j’eus terminé mes magnifiques moustaches dignes du plus grand peindre, je remis mon feutre dans ma poche, me faufilant discrètement cette fois à l’étage. C’était là-haut, qu’il y avait la plus grande salle de bain. J’y entrais lestement, elle était toute brillante et immaculée montrant qu’une personne avait mis du cœur à son ouvrage pour la rendre aussi impeccable. Enfin, pour moi cela faisait un lieu parfait. Je prenais soin de bien fermer toutes les cloches des lavabos et de l’immense baignoire avant d’en ouvrir tous les robinets. Ressortant tout aussi rapidement que j’étais entré, je fermais doucement la porte derrière moi, imaginant déjà leurs têtes déconfites et exaspérées quand ils découvriraient que le couloir serait complètement inondé. Je ne me faisais pas trop de soucis quant aux conséquences car, pour une raison que j’ignorais, personne n’osait me reprocher quoi que ce soit. Peut- être à cause de mon surnom…
Soupirant de satisfaction, je me dirigeais vers une sortie cachée que je savais non surveiller. Personne ne l’empruntait de toute façon étant donné ce qui fallait escalader. Arrivant enfin à l’extérieur du bâtiment, je sautais habilement sur le mur extérieur. Je m’arrêtais et restait ainsi un moment, une légère brise menait jusqu’à moi de douces et magnifiques odeurs dont une vraiment alléchante. M’élançant de l’autre côté de l’enceinte, je courrais presque en direction de la ville au moins là-bas, j’aurais de quoi me divertir.
Dans la ville, on aurait dit qu’ils c’étaient organisés spécialement pour moi. En effet, un grand festival du chocolat avait été organisé. Je fis un grand sourire, c’était donc ça la délicieuse odeur que j’avais senti depuis le palais. Avant aujourd’hui, je n’avais jamais vu de chocolat prendre des formes aussi étranges et amusantes. Je me demandais aussi comment ils arrivaient à le garder ainsi sans qu’il ne fonde avec ce soleil… A moins qu’ils espéraient que les gens les achèteraient avant que cela ne soit le cas ?
J’avançais de quelques pas avant de voir au milieu de la place, une jeune fille tout de noire vêtue, ses cheveux courts et roux voletant à cause de la brise légère et un petit air naïf et fragile se dégageaient d‘elle. À son aura, je pouvais deviner qu’il s’agissait d’une démone mais enfin, quelle importance ? Tant que ce n’était une humaine, je pourrais m’amuser sans devoir me retenir de la tuer… Mes lèvres s’étirèrent en un sourire rétif, trahissant quelque peu le mauvais tour que j’avais l’intention de faire. M’avançant près d’elle je lui posais une main sur l’épaule et murmurais à son oreille.

Pourquoi étais-je ici ? Il y avait bien trop de monde, je déteste la foule. Comme presque tous les jours j’étais parti dans une de mes nombreuses colères. Ces anges m’avaient encore fait des remarques désobligeantes, et affichant un masque d’indifférence je m’étais éloigné d’eux. D’abord j’étais rentré mais il n’y avait personne, ce qui m’avait énervé encore plus. N’en pouvant plus j’étais sortie espérant que cela allait me calmais. Une fois dehors j’avais déambulais dans les rues, puis aperçus au loin un regroupement et une bonne odeur de chocolat, ma curiosité prenant le dessus je partie jeté un coup d’œil. Sur la place était rassemblé un groupe d’ange organisant le festival du chocolat. Quand je m’approchai, ils me jetèrent tous un regard noir me faisant bien comprendre de passer mon chemin.
Finalement je m’arrêtai pour regarder les statues en chocolats. Hum le chocolat et son goût délicieux ! J’aimais le déguster, particulièrement celui au lait, mais je n’apprécié guère le chocolat noir. C'était l'une de mes faiblesse, je ferai pratiquement tout pour un bon chocolat blanc ou au lait! Mais rare était ceux qui le savais, et encore heureux! Je voyais déjà bien ces maudits anges en profitait, me manipuler avec le chocolat comme récompense et le manger devant moi sans m'en donner une miette. Quelle vision cauchemardesque!
Alors qu’une légère brise faisait voleter mes cheveux roux, quelqu’un m’apostropha.


« Cela vous direz que l’on visite le festival ensemble ? »

Elle me regarda avec un air légèrement exaspéré et semblait particulièrement de mauvaise humeur, chose que je n’avais pas remarqué avant qu’elle ne se retourne vers moi. Je me demandais vaguement si c’était les anges qui la mettaient dans cet état-là… Et si c’était bien le cas, pourquoi donc était- elle ici ? Encore une chose étrange, pourquoi ne faisait- ils rien contre sa présence ? Je soupirais, après tout, ce n’était pas comme si cela me regardait mais bon…
J’attendais donc patiemment qu’elle me réponde, pensant bien sûr essuyer un refus au vu de son humeur et devoir ainsi me trouver un autre jouet pour m’amuser. Ce libérant de ma main, elle me tourna le dos. Comptait- elle m’échapper en courant ? Je ne lui avais encore rien fait pourtant…

J’esquissais un léger sourire, elle m’avait tutoyé comme si nous nous connaissions depuis assez longtemps. Je me demandais vaguement s’il était plaisant de tutoyer une personne, était- ce amusant ? Je ne pouvais pas répondre à cette question, moi qui n’avais jamais parlé à personne de cette manière. Enfin si… Autrefois… Il y avait longtemps maintenant… Je serrais les poings. Je ne pourrais plus parler comme ça à personne, il fallait avoir confiance à la personne pour la tutoyer. Ce n’était pas la règle bien sûr, mais je ne pouvais m’empêcher de le penser. Après tout, parler ainsi à une personne signifiait se rapprocher de cette ligne invisible que nous tracions autour de nous pour nous protéger.
Je jetais un rapide coup d’œil autour de moi, cherchant une direction quand je remarquais les regards peu amènes des anges autour de nous. D’autres préféraient directement ne pas faire attention à nous. Après, je ne pouvais pas dire vraiment si ces regards étaient destinés à elle ou à moi ou bien réellement à nous deux. Mais enfin, c’était quoi leur problème vraiment ? Si c’était pour elle, était- ce sa nature qui leur dérangeait ? Un ramassis d’âneries surtout quand on savait que la plupart d’entre eux me considéré plus comme un démon que l’un des leurs… Je soupirais, un sourire espiègle sur le visage, comme j’avais envie d’anéantir leur stéréotype mal placé rien que pour voir leurs mines affolées après…
Je posais mon regard sur la démone qui… n’était même plus là… A force de rêvasser, je l’avais laissé filer. Heureusement qu’avec ses vêtements sombres et ces cheveux roux, la petite demoiselle ne passais pas inaperçue. Courant après elle, je la rattrapais juste au moment où elle s’arrêtait et manquais de la percuter. Faisant un petit bon en arrière pour éviter la collision, je soupirais. Depuis quand étais-je aussi maladroit ? Il fallait vraiment que je remette les pieds sur Terre moi…
Bon... Essayons de désarmorcer sa colère déjà pour voir...

Demandais- je en me dirigeant vers un des stands devant nous tandis que le propriétaire me faisait un sourire nerveux, déjà pressé que je ne m’éloigne. Je souris, pensant plus au fait que je ne conaissais pas le nom de la demoiselle que j’accompagnais plutôt qu’à lui faire une éventuelle farce. Du moins, pour le moment…

« Dites- moi, au lait ou noir mademoiselle ? »

Je mis d’abords quelque temps avant de comprendre le sens de sa question. Je le regardais ensuite un peu surprise, c’était bien la première fois qu’un ange m’offrait des chocolats, en dehors de Shion. À moins, qu’il comptait les empoissonner ou qu’il veuille me faire une farce. Mais peut-être que j’étais simplement parano et qu’il voulait tout simplement m’en offrir sans arrière-pensées. Je préférait quand même la première hypothèse, je n'étais pas parano, juste méfiante, et avec les anges il y avait de quoi!
L’ange se dirigea vers le marchand, qui lui semblait être nerveux. Étrange, les anges s’entendaient plutôt bien entre eux d’habitude. À moins que celui qui m’accompagnai ne soit pas un ange normal ou possédait un rang important, dans les deux cas ça ne me concerner pas, enfin peut être un peu vu que j'étais en sa compagnie, et je ne voulais pas m'attiré les foudres des anges encore plus. J’avais bien assez de problème pour ne pas m’en rajouté ! Un petit sourire naquit sur mes lèvres tandis que je répondais.


« Au lait, s’il vous plait. »


J’avais fait l’effort de le vouvoyer, à croire que ma colère s’envoler peu à peu. Peut-être qu’en rentrant je serai de bonne humeur, mais j’en doutais, sur le chemin du retour je croiserai surement un bon nombre d’ange qui viendrait raviver ma colère. Je soupirai intérieurement, un jour je quitterai cet endroit, et irai retrouver mes parents. Ils n’étaient pas mort, en tout cas pas pour moi, on avait beau dire je gardais cet espoir. Il ne faut jamais désespérer dans la vie, avec un peu de volonté tout pouvait arrivé! Enfin c'est ce qu'on disait.
Tandis qu’il parlait avec le marchand, je jetai un rapide coup d’œil sur les stands alentours. Un peu plus loin il y avait un marchand qui vendait des animaux en chocolat, il fallait avouer que ces animaux étaient très bien réalisés. Je trouvais d’ailleurs le petit lapin vraiment mignon. Le marchand leva les yeux et croisa mon regard, il ne mit pas longtemps à deviner que j’étais un démon et à ma lancer a regard des plus noirs. Levant les yeux au ciel, je me concentrai plutôt sur notre marchand qui semblait de plus en plus nerveux, il en tremblait presque. J’arquais un sourcil, les anges était vraiment des êtres étranges ! Mon attention se reporta une nouvelle fois sur la personne qui m’accompagner. J’étais presque sûr que le malaise venait aussi un peu de lui, car oui je le savais personne ne m’aimait ici. Mais qui pouvait-il bien être ? Un général ? Un soldat connu pour son sadisme légendaire…euh non. Peut-être un noble ? Aïe si s’était un noble et que je l’avais tutoyé j’étais mal barré, on allait encore dire que je n’étais qu’une personne malpolie et bien d’autre. Mais a vrai dire j’avais toujours vu les nobles comme de vieilles personnes se moquant du petit peuple et ne se préoccupant que de leur apparence tout en parlant de sujet barbant. J’attendis de capter le regard rouge pâle avant de poser la question qui me brulait les lèvres.


« Qui êtes-vous ? »

Peut être pensera-t-il que c'était bizarre d'accepter l'invitation d'une personne qu'on ne connaissait pas, mais c'était lui qui m'avait abordé alors que lui même ne me connaissait pas. Attendant la réponse j'examinait les chocolats présenter, ne retenant pas de grimace a la vue du chocolat noire, si je devais me faire détestée autant leur donner une bonne raison, non? C'est la loi du tout ou rien.

Elle l’avait en souriant et j’avais légèrement sursauté. Elle m’avait vouvoyé cette fois… Je lui souris à mon tour avant de regarder l’étalage devant moi, je pouvais remarquer les gouttes de sueur qui dégoulinaient sur le visage de l’ange devant moi. C’était assez amusant de voir comment je pouvais terrifier quelqu’un sans rien faire. Bien que j’avouais que ce n’était pas dans mon habitude…
Je vis enfin une forme qui m’intéressait assez, une jolie rose magnifiquement faite. Je me demandais d’ailleurs comment ils avaient réussi à faire un tel dégradé de couleurs avec seulement du chocolat au lait. Je la pris entre mes doigts tout en me retournant légèrement vers ma compagne de festival quand elle me demanda.

Je me redressais tout en ne pouvant pas m'empêcher de lâcher un bref rire. Elle avait dû remarquer la réaction du vendeur d’où son air de demoiselle curieuse. Je me demandais ce qu’elle avait imaginé que j’étais pour avoir l’air aussi tendu d’un seul coup. Derrière moi, le vendeur avançant d’un pas, se balançant sur ses pieds ne sachant comment m’aborder.

Me retournant vers lui, je m’apprêtais à le payer quand il recula d’un nouveau pas, s’épongeant le front. Je souris, si ça continuait, il aller mourir d’une crise cardiaque avant que je ne parte.

« Je v- vous l’offre. Je vous en prie, ne faites rien à mon stand… »

Vraiment très amusant. Je n’avais même pas eu besoin de penser à une farce qu’il en était déjà terrifié. Je lui offris mon petit sourire de garçon sage et lui fit un bref signe de la tête en guise de remerciement.
Me retournant vers la jeune fille qui m’accompagnait, je lui tendis la rose en chocolat avant de m’incliner légèrement sous le regard choquait des autres anges de l’assistance. Je comprenais très bien ce qu’ils pensaient, avec un prince comme moi, ils voyaient déjà la fin du monde des anges arriver.

Bien entendu, je n’avais aucune certitude qu’elle sache qui j’étais avec mon simple nom. Surtout que moi- même je n’accordais pas vraiment d’importance à ce titre de prince. Seul le fait d’être au côté de l’empereur m’importais

Après avoir pris la rose, l’ange se tourna vers moi tout en s’inclinant. Il me présenta a rose, tout en se présentant.

« Natsume Alseif pour vous servir, gente demoiselle. Puis- je avoir l’honneur de connaître votre prénom ? »

Je trouvais cela gênant, tout le monde avait le regard fixaient sur nous, et je détester être le centre d’attention. Je pris la rose du bout des doigts, rougissant légèrement, avant de me présenter.


« Je suis Aine Michiyo »


Son nom à lui, ne me disais absolument rien, il fallait dire aussi que je n’y connaissais rien chez les anges niveau identité. À vrai dire je n’avais jamais cherché à les connaitre plus que ça, pour moi un ange était un ange, de la même façon qu’ils ne cherchaient pas à nous différencier entre démons.

« Pouvez-vous vous relevez, tout le monde nous regard ? »


Je l’avais dit d’un ton presque suppliant, sentant les regards noirs et les malédictions qu’on me jetait. Jetant des coups d’œil autour de moi, espérant trouver une issue, je remarquais une petite allée seule. Y voyant une opportunité de fuite, j’attrapai le bras de Natsume et l’entraina avec moi vers l’allée. Bon, oui j’avais des manières bizarre, mais il ne m’en voudra pas parce que je lui avais pris le bras, si ? Après tout il avait dit qu’il me servirait ! D’accord ce n’était pas une excuse, mais bon…


« Et si nous allions vers là-bas ? »


Une fois arrivé dans l’allée peu fréquenté par les anges, je remarquai que ma mauvaise humeur, s’était quelque peu envoler. C’était sans doute grâce au chocolat. Admirant la rose et ses multiple couleur chocolaté, je cassai un pétale et la tendit a l’ange. C'était bien la moindre des choses, et cela me permettrai de savoir si s'était empoisonné ou non. Il fallait dire que la nervosité du marchant qui avait presque fait un arrêt cardiaque ne me rassurer pas. Peut être que j'étais en compagnie d'un assassin.

« Vous n’en voulez pas ? »

« Je suis Aine Michiyo »

Hum… Il me semblait avoir déjà entendu ce nom quelque part… Mais où, je ne parvenais pas à m’en souvenir. Je souris, à son air, je voyais très bien que mon identité ne lui expliquait toujours pas les réactions du vendeur.

Je me redressais avant de lancer un bref regard autour de moi. C’est vrai que, encore une fois, j’avais fait dans la discrétion. J’ignorais pourquoi mais, pour une fois, cette attention avait le don de m’agacer un peu. Je jetais un regard noir à un des anges qui nous dévisageait quand je sentis qu’on me prenait par le bras. J’allais me retirer quand je m’aperçus à temps que ce n’était autre que demoiselle Aine qui m’attirait dans une des ruelles peu fréquentées. Je l’observais admirer la rose un petit moment avant qu’elle n’en coupe un morceau pour me le tendre.

Je pris délicatement le morceau de chocolat avant de le mettre dans ma bouche. Il était plutôt bon à la réflexion.

Je soupirais me rappelant encore une fois des choses que je voulais oublier et serrer les poings. Je jetais un bref coup d’œil à Aine, elle n’avait pas l’air rassurée le moins du monde… N’y pouvant plus, j’éclatais de rire, passant mon bras autour de mon ventre. A la voire ainsi on aurais dit qu’elle se promener avec un véritable criminel ! Bon il était vrai que je n’étais pas le plus pur des anges qu’elle aurait pu croiser mais bon… Je n’avais plus tué personne depuis déjà plusieurs années maintenant.

Tentais- je de lui expliquer entre deux rires. Je la pris par le bras, la tirant vers le banc le plus proche de nous puis, la relâchant, je m’assis lestement dessus tout en lui faisant signe de faire de même

Je levais les yeux au ciel, regardant les nuages défiler lentement. Ne pas être apprécié est une chose qu’elle pouvait comprendre en étant ainsi. Enfin, tant que l’empereur me gardait, ne pas être aimé ne me dérangeait pas. Du moins, c’était ce dont que je voulais bien faire croire…

L’ange avait pris le morceau de chocolat que je lui avais tendu et sembla l’apprécier. Il éclata de rire, ce qui me vexa un peu, j’avais l’impression qu’il se moquait de moi. Il m’expliqua ensuite le pourquoi de cet éclat de rire, ce qui me rassura un peu dans un certain sens. Bien sûr que je le prenais peut être pour un criminel ! Je ne le connaissais pas et les anges étaient troublés en sa présence, il y avait de quoi douter ! Natsume me prit par le bras et m’emmena vers un banc, sur lequel il s’assit.


« Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un meurtrier… Je ne suis juste pas très apprécié… »


Ne pas être apprécier…je savais ce que cela faisait. Avant j’avais étais aimé dans le village où j’avais grandi. Les gens m’aimait bien, m’offrais souvent des cadeaux…mais ici c’était tout le contraire. Soupirant je m’assis à côté de l’ange et levai à mon tour les yeux vers les nuages.
Je me demandais bien si un jour les anges et démons pourraient bien s’entendre…je ricanais face à la stupidité de cette pensée. Jamais nous ne pourrons nous entendre ! C’était dans notre nature de nous détester mutuellement.
Observant les nuages, je m’aperçus qu’ils s’assombrissaient peu à peu, étais-ce le signe que la pluie approchait ? Les pauvres anges allaient devoir supporter la pluie…mais le chocolat risquai d’être abimé, non ? C’était un sacrilège de gâcher du chocolat ! Bon peut être que l’orage éclaterait plus tard, enfin je l’espérais…une goutte de pluie vint s’écraser sur mon nez effaçant tout espoir.

« Il peut… »

Pour autant je ne partis pas me mettre à l’ abri, ça ne me dérangeai pas de me retrouver trempée et je n’attraper que rarement des rhumes. Les gouttes étaient assez fines puis devinrent énorme s’écrasant avec force sur le sol. Je soupirai, le chocolat n’allait plus être bon.

"Cela vous dérange-t-il de rester sous la pluie? demandais je a l'ange"

Je me levais, attendant sa réponse, et secouais mes cheveux flamboyant pour retirer l'eau. Je ne devais pas avoir l'air très futé mais je m'en fichais. Une fois essoré du mieux que je pouvais je rabattis ma capuche pour protéger mon visage.

Elle finit par s’asseoir à côté de moi, regardant les nuages. Je me demandais à quoi elle pouvait bien penser… Elle ria un court instant, me surprenant quelque peu. Lui jetant un coup d’œil, j’esquissais un sourire. C’est vrai que notre situation actuelle pouvait être risible, un démon parlant tranquillement avec un ange… Une chose anormale et contre nature d’après certains. Comment disait- ils déjà ? Ah oui, c’était dans nos gênes de nous haïr, quelle stupidité ! Je n’avais rien contre les démons, je ne les détestais pas. Les humains par contre, ça, c’était une autre histoire.
Je sentais quelques gouttes s’écraser sur mon visage et soupirais, je n’avais pas envie de rentrer maintenant…

« Cela vous dérange-t-il de rester sous la pluie ? Me demanda-t-elle. »

Elle se leva, retirant quelques gouttes de ses cheveux en les secouant pour après les cacher sous sa capuche. Son visage aussi était à moitié caché à présent, ce que je trouvais fort dommage car elle était plutôt jolie...

« Pas vraiment… Je n’ai pas envie de rentrer… »

Je me demandais si les autres me cherchaient à présent… Je souris pour la première fois, je ne m’étais pas vraiment rendu compte du temps qui c’étaient écoulé depuis que j’étais sorti et en plus, je n’avais fait aucune bêtise mémorable… Cela ne me ressemblait pas, diraient certains et pourtant, j’aimais bien rester tranquille, plus qu’ils le croyaient…
Je me levais à mon tour et lui tendit la main, m’inclinant légèrement devant elle.

« Peut- être devrions-nous nous mettre à l’abri ? Je m’en voudrais si vous tombiez malade. »

Je souris, d’une certaine façon, c’était amusant d’être ici avec cette jeune fille. Peut- être parce que malgré la méfiance qu’elle avait eue… ou avait encore, envers moi, elle avait fait l’effort de rester… De ce point de vue- là, on pourrait dire qu’elle est étrange de rester avec une personne comme moi mais… cela ne me dérangeait pas.

L’ange se leva à son tour, et me tendit la main tout en s’inclinant un peu. C’était gênant et heureusement je pus cacher les légères rougeurs de mes joues en rentrant un peu plus ma tête dans la capuche.

« Je-Je ne tombe jamais malade, marmonnais je, mais merci de vous en inquiéter… »

Je ne pouvais pas m’en empêcher, dès que j’étais un peu soit tant gênée je devenais un peu « désagréable » Je finis quand même par prendre la main que Natsume me tendait. Cela faisait bizarre de prendre la main d’un ange, moi qui les détestais. Pouvait-il y avoir des anges différent? Non c'était absurde! Mais je pouvais me trompé...
Je regardais autour de nous, cherchant un endroit pour nous abriter, mais je ne voyais aucun abri. Je soupirai, on allait prendre l’eau, j’avais beau aimer la pluie et accepter d’être mouillé mais cela voudrait dire que j’allais attraper froid et je n’aimais pas avoir froid !

« Il doit bien y avoir un porche quelque part, grommelais je en frissonnant un peu »

Le vent s’était levé à son tour, glaciale et violent. Il s’engouffrait sous ma capuche, virevoltant entre mes cheveux roux, me sifflant dans les oreilles. Ce stupide vent attisa la mauvaise humeur que j’avais mise de côté. Si on ne trouvait pas un abri je me métrais bientôt à grelottais étant très frileuse. Au loin je vis un grand arbre, qu’est-ce que faisait un arbre de cette taille dans une ville ? Et surtout comment avais-je fait pour ne pas le remarqué avant ? Il fallait dire que les arbres et la nature n’était pas ma préoccupation première. Mais les branches pourraient nous abriter de la pluie et avec un peu de chance du vent, mais il ne fallait pas trop en demander non plus.

« Là-bas il y a un arbre, indiquais je en pointant du doigt l’arbre »

Je ne voyais pas d’autre abri de toute façon et tant qu’il n’y avait pas de foudre l’arbre pourrait nous protéger. De plus je ne me voyais pas aller m'abriter dans un pub ou autre endroit de ce genre. Les gens qui y buvait n'étaient pas des gens fréquentable surtout s'ils étaient des anges! Allons bon pas la peine de m’énervais.

Elle prit ma main et se mit à regarder les alentours à la recherche d’un abri. Ma chemise blanche était déjà bien imbibée d’eau à présent et collait à ma peau. Je n’étais pas d’un naturel frileux mais bon, si j’attrapais un rhume, les domestiques seraient capables d’en profiter pour m’empoisonner…
Le vent qui c’était levé à présent était froid et désagréable et je fusillais le ciel du regard. Comment le temps pouvait- il changer à ce point. Il n’y avait bien sûr aucun porche ni rien d’avoisinant aux alentours, seulement un grand arbre aux branches garnit de grandes feuilles, cela pourrait toujours servir… Le passage secret que j’empruntais pour allait au palais n’était pas loin non plus et, je sentais que bientôt des serviettes n’allait pas être de refus…

Puisqu’elle avait pris ma main, je me dirigeais vers l’arbre en la tirant avec moi. C’est vrai que la pluie était un peu atténuée par les larges feuilles mais, le vent lui, s’en fichait éperdument. J’aurais dit même qu’il était plus violent à cause du feuillage. Demoiselle Aine tremblait légèrement, elle devait être frileuse… Bon… Au risque de la faire fuir, j’allais tout de même lui proposer. Au pire, si elle partait en courant, ça la réchaufferait un peu…

Je n’osais pas la regarder et préférais poser mon regard en direction du festival. L’affairement qu’on pouvait y entendre signifiait bien que les vendeurs étaient en train de ranger leur stand à toute vitesse. Le temps allait-il se dégrader encore ? Il était vrai que le bruit de l’orage était plaisant mais en étant abrités sous un arbre pour le moment, je ne trouvais pas l’idée très réconfortante…
Je soupirais, la regardant cette fois.

Lui souriant, je la tirais par la main avant de m’engouffrer dans le passage. Le vent se faisait de plus en plus violent et même moi je frissonnais. Puis, regardant le mur avec attention, je fis un petit détour vers la porte menant à l’intérieur. Avec la pluie, grimpais n’était pas une bonne idée, sauf si on voulait nous fracasser la tête sur le sol en glissant. Déjà que les dalles menant à la porte caché était glissante une fois humide…
Soufflant de soulagement à la vue de la porte, je l’ouvrit délicatement et entrais à l’intérieur, détachant mes cheveux tout en les secouant pour en faire tomber le surplus d’eau.

« Entrez, ne vous en faites pas ils ne vous dirons rien puisque vous êtes avec moi »

Je jetais un coup d’œil aux alentours, apparemment personnes n’avais vu que j’étais manquant… Où alors ils en était heureux… Quoique vu le nettoyage que je leur avait laissé à l’étage, j’en doutais.


J’avançais de quelques pas, mettant la ficelle tenant mes cheveux dans ma poche. Je devrais penser à me couper les cheveux un jour…

« La salle de bain doit être sèche maintenant… Je vais chercher des serviettes… »

Je continuais de marcher sans vérifier si elle me suivait, un peu perdu dans mes pensées. Devrais- je changer ? Cela n’avait pas d’importance je pense puisque les personnes ne faisait attention qu’a leur première impression…
Arrivais au premier étage, je constatais qu’il n’y avait pas d’eau dans le couloir, quelqu’un avait donc fermé les robinets… Rentrant à l’intérieur, je pris deux serviettes, en jetant une sur ma tête, je me retourner vers la porte de la salle de bain…


Je crois que j’ai trop bougé…. Ça va ou je réécris ?

Hum…je l’espérais, je tenais un tant soit peu à la vie. Je suivais Natsume tout en observant distraitement les murs ornés de tableau, vase et autre décorations de ce genre. Il n’y avait pas grand monde à vrai dire, et cela m’intrigué un peu, un palais n’était-il pas censé être remplis de domestiques ou je ne sais quoi ?

Je suivais l’ange jusqu’à la salle de bain. Je le vit regardais le sol et j’arquais un sourcil, devait-il y avoir quelque chose de spéciale au sol ? Que les anges étaient bizarres ! Il rentra à l’intérieur d’une pièce, la salle de bain surement et je restai sur le seuil. La salle de bain était magnifique ! Sur le côté il y avait une énorme baignoire en marbre blanc, un lavabo, lui aussi immaculé. Bon c’était un peu trop blanc à mon goût mais que pouvais-je y faire ? Une telle salle de bain méritait d’être admirer !
Natsume se saisit de deux serviettes, en mis une sur sa tête et se tourna vers moi. Je pris la serviette tout en le remerciant. La serviette était douce, c’était agréable. Distraitement je me séchais les cheveux, continuant à observer la pièce. Je croisais mon reflet dans le miroir et eu un petit rire devant mes cheveux en pétard. Au loin j’entendis des bruits de pas, et je me figeai, quelqu’un arrivait-il ? Je n’espérais pas !

Elle prit la serviette et eu une petit rire en voyant son reflet. C’est vrai que nos têtes mouillées et nos cheveux emmêlés étaient loin d’être triste à voir. Soudain elle se figea et je la regardais un peu surpris, ne comprenant pas. Avait- elle vu quelque chose ? Une araignée ? Non, il me semblais qu’il y avait pas de toile d’araignées ici… ce serais surprenant même… Ce ne fut que quand j’entendis des essoufflements que je compris.

« Génial… »

Voilà pourquoi le palais était vide… Ils m’avaient bien cherché partout en fin de compte…


Au revoir la tranquillité, bonjour les ennuies… pour être poli. Évidemment, son regard se posa sur ma nouvelle… amie ? Et il la dévisagea. Mais c’était quoi cette manie ? Ils commençaient vraiment à me taper sur le système ses anges à la noix !
Un peu furieux, je lui balançais ma serviette humide dans la figure, mes cheveux toujours loin d’être secs.


Je soupirais en le regardant partir en courant, ma serviette dans ses mains. Il fallais que je me calme… Tuer un ange ne m’intéressait pas de toute manière et ce, même s’ils étaient stupide la plupart du temps.


Elle devait déjà être mal à l’aise dans un palais où régnait des anges alors, j’espérais au moins ne pas l’avoir effrayé… Attendant sa réaction, je regardais le temps orageux à travers la fenêtre du couloir.
Je commençais à croire qu’une journée qui commençait mal n’avait pas d’autre choix que de finir mal également…

Un domestique entra en panique dans la salle de bain. Biens évidement il me remarqua et on ne pouvait pas dire que son regard était très sympathique. Dans d’autre situation je me serai moquer de cette réaction mais j’étais dans le palais des anges et cela m’intimider. Je rabattis la serviette pour le cacher de ce regard hostile.

Natsume avait hurlé me faisant sursauter. Je ne m’étais pas attendu à cela. Je trouvais ça…gentil. Je regardais le domestique partir en courant affolé, pff c’était marrant !

Je levai mon regard vers l’ange. Peut-être pensait-il m’avoir effrayé, mais je ne l’étais pas. Plus rien ne m’étonner de la part des anges, et puis ce n’était pas partie d’une mauvaise intention…

Du coin de l’œil je remarquais que les cheveux de l’ange n’étaient pas tout à fait sec et me souvint qu’il avait balancé sa serviette sur le domestiques. M’approchant du placard dans l’espoir de trouver une serviette, je fus impressionner par la quantité qui s’y trouver dans l’armoire. Avait-on besoins d’autant de serviette, alors qu’on ne prenait que deux bain maxi par jour ? Vraiment, ces anges étaient bizarres. Je pris une serviette au hasard, il faut dire que j’avais l’embarras du choix, et la tendit à Natsume.

Dehors, j’entendis l’orage grondait, et dire que la journée avait commencé par un grand soleil ! Je me demandais si elle allait se terminais aussi mal qu’elle avait commencé. Enfin, bon ! Je n’avais pas le temps de me morfondre, je devais profiter du mieux de la vie…

Bon, au moins, je ne l’avais pas effrayé… Bien que je ne pense pas que je l’aurais laissé partir sous cette pluie de toute manière… Perdu dans la contemplation de l’orage, je sursautais légèrement quand elle me tendit une serviette.


Je lui pris la serviette, la dépliant sur ma tête pour cacher mon visage devenu un peu rouge. J’avais beau vivre ici, les personnes qui se soucier de moi ne le faisait pas par plaisir mais bien par défaut.


Bon, malgré le temps, c’était peu être une bonne journée après tout… Plutôt plaisante…
Tendant l’oreille, je poussais un soupir de soulagement quand le domestique revient jusqu’à nous, des vêtements secs. Repoussant ma serviette sur mes épaules pour le regarder, il me tendit les vêtements que je pris avant de s’incliner et de repartir en courant. Dans d’autres circonstances, j’aurais eu peur d’une éventuelle plaisanterie avec des vêtements troués ou autre mais, il ne me ferait jamais ça, ni à demoiselle Aine d’ailleurs car il savait très bien que ma vengeance pourrait être bien pire qu’une simple mort.
Je tendis le vêtement à la demoiselle avec un sourire léger.


Pour ma part, je m’appuyais sur le mur, j’irais me changer aussi quand elle aurait fini. Je n’avais pas vraiment envie d’aller jusqu’à ma chambre le faire et revenir ici après.

« J’ai finie, dis-elle en s’inclinant une nouvelle fois encore, merci. »

Je l’observais d’un œil appréciateur. Même si apparemment elle ne devait pas aimer cette couleur, le blanc lui allait vraiment bien. Et puis, dans ses lieux et avec une telle expression on ne pouvait pas croire qu’elle était un démon. Plutôt un ange je dirais… Je souriais, elle avait l’air d’un ange et moi d’un démon… La situation était assez risible. Enfin, je suppose qu’elle ne comprendrait pas vraiment… Après tout, même s’ils ne m’aimaient pas, les anges faisait en sorte que mon caractère « démoniaque » ne soit pas connu des « étrangers ». Bon, il était vrai qu’elle habité sans doute dans les parages mais cela ne changeait pas de leur point de vu…

« Avec plaisir. Cette tenue vous sied à ravir, vous devriez mettre plus de couleur clair »

Je lui souris sincèrement avant de me diriger vers la salle de bain pour me changer à mon tour. Les couleurs claires étaient sans doute le seul attribut qui faisait de moi un ange, pour ce qui était du reste…
M’enfermant à l’intérieur, je me changeais en vitesse, ne prenant même pas la peine de me regarder dans le miroir, j’attachais en vitesse mes cheveux emmêlées faisant ainsi une coiffure plus que sommaire. Encore une fois, ce n’était pas comme si « mes » serviteur oserait dire quelque chose.
La main sur la poignet, je soupirais. Je devais sans doute faire un petit effort pour la demoiselle derrière la porte… Détachant mes cheveux de nouveau, je me les démêlées, grimaçant légèrement à cause d’un nœud récalcitrant. Je devrais réellement songer à me les couper un jour, pensais- je en me les rattachant pour sortir enfin.

« Pardonnez- moi de l’attente… »

J’ajustais quelques peu mes vêtements avant de lui tendre la main.

« Ils ont dû arranger la cuisine depuis le temps, je vous offre quelque chose à boire ? »

Je balbutiai un vague merci, j’étais assez gênée. Ce n’était pas la première fois qu’on me le disait, mais par habitude je continuais à mettre ma couleur fétiche. L’ange se dirigea vers la salle de bain et ce fut à moi de me plonger dans mes pensées, enfin j’essayais, car instinctivement je me mit à observer les serviteurs, ces derniers me jetaient quelques coup d’œil avant de détourner aussitôt la tête, ce qui fit naitre un petit sourire sur mes lèvres. Quels gens idiots !

Je me tournais vers Natsu qui arrangea un peu ses vêtements avant de me tendre la main. Je la saisis et le suivit.

Je réfléchi quelques instants, avais-je vraiment soif ou serais-ce par pur gourmandise ? Haussant les épaules comme réponse à cette question stupide. Depuis quand je me posai ce genre de question ?

Je suivis donc l’ange qui me mena à la cuisine, quand je percutais enfin : « Ils ont dû arranger la cuisine depuis le temps » ? Qu’avais bien pu se passer dans cette cuisine ? Une fois arrivé devant la cuisine, j’eu du mal à retenir un fou rire. La cuisine était un vrai champ de bataille parmi lequel les servants tentaient vainement de nettoyer le tout. Leurs têtes étaient si dépitée que je ne plus me retenir plus longtemps, j’éclatais complètement de rire tout en prenant appuis au mur. Après quelques minutes je repris mon calme, essuyai rapidement les larmes qui avaient coulé, puis m’approchais du désastre tout en ramassant une tasse qui semblait en bonne état.

Du bout des doigts j’essuyais la poussière de l’objet. Je me demandais bien qui avait pu faire ça. Je reposais mon regard sur les serviteurs et le détourna aussitôt sentant le rire revenir au galop. Bon je pense que l'idée de boire était quelque peu compromise.

Elle prit ma main puis commença à me suivre tout en me répondant.

« Oui je veux bien, merci»

Nous arrivâmes enfin à la cuisine et j’eus ma réponse. Ils n’avaient pas encore finis de nettoyer… Bon en même temps, je m’étais vraiment appliqué à mettre cet endroit à l’envers et n’avait rien laissé au hasard. Peignant la plupart des objets en noir, éparpillant les sacs de farine, aspergeant de l’alcool à certains endroits pour la brûler, d’où cette poussière noir et l’odeur âcre qui s’échappait du lieu. Et je passais les meilleurs.
La jeune démone à mes côté éclata d’un grand rire et je ne pu m’empêcher de sourire, il était vrai que la mine des servants était risible.

« Que s’est-il donc passé ici ? »

Elle se pencha en avant et ramassa une tasse. Excepté le fait qu’elle soit pleine de poussière, elle était intacte… En voilà une qui avait échappé à ma vigilance….


Un des servants me lança un regard suppliant, comme pour me prier de ne plus faire ça à l’avenir. Mais enfin, ce n’était pas vraiment de ma faute s’il n’y avait rien d’autre à faire ici…
Prenant soin de regarder ailleurs, ce n’est pas que j’avais honte mais elle risquait de trouver cela plus qu’étrange, je lui répondis d’une voix posée.

« Je m’ennuyais alors… J’ai décidé de re-décorer la cuisine. »

Je lui pris la tasse des mains, traversant la cuisine pour allez la laver. La secouant légèrement puisque les torchons n’étaient plus en état d’essuyer quoique ce soit, j’ouvrais le frigidaire que j’avais épargné sciemment.

« Je peux vous offrir du jus de fruit si vous le souhaitais. Je crois bien que le reste soit trop en mauvais état… »

L’un des nettoyeurs lança un petit soupir et je le regardais fixement. Il baissa les yeux avant de s’excuser en bégayant et de retourner à son travaille. Je faisait si peur que ça ?

Le feu… ? Je posai mon regard sur l’ange. De quel feu parlait-il ? Et comment savait-il qu’il y avait eu un feu ? Et pourquoi cela ne l’inquiété pas ? Oui, toutes personnes normales paniquerai à l’idée d’un incendie chez eux…mais ici qui était normale ? Car je devais l’avouer l’idée d’avoir un feu chez moi ne me faisait ni chaud ni froid.

Je n’avais jamais pensé à re-décoré ma cuisine quand je m’ennuyais, je devrais peut-être y pensé, quoique Shion ne serait certainement pas d’accord. Je jetais un rapide coup d’œil au tache noirs sur les murs, elles ne partiront sans doute jamais.
Natsu me prit la tasse des mains et alla la laver dans l’évier, seul survivant apparemment de se relooking…ah non le frigo était intacte ! Peut-être au cas où d’un petit creux, ou manque de temps.

J’observais le serviteur se remettre au travail mort de trouille et me demandai vaguement ce que c’était d’avoir du pouvoir ? Étais-ce amusant ? Ou au contraire cela était-il lassant ? N’empêche avoir des serviteurs devait être bien pratique, rien à faire soi-même, bon a part la nouvelle déco mais apparemment cela était divertissant.

Je regardai autour de moi cherchant un endroit ou m’assoir mais n’en trouvai pas. Je me dirigeai donc vers le plan de travail fraîchement nettoyé et mis assis sous les regards choqués des nettoyeurs. Quoi ? Ils pensaient vraiment que j’allais rester debout ? Ce n’était pas ma faute s’il n’y avait aucun autre perchoir dans cette pièce !

« Le jus de fruit suffira merci»

Hochant la tête, je pris le jus de fruit afin d’en remplir la tasse. Le remettant au frigo, je le fermait d’un coup de pied tandis que la demoiselle s’asseyait sur le plan de travaille. Les serviteurs la regardèrent scandalisé mais n’osèrent rien dire à cause de ma présence.

« Vos serviteurs n’en n’ont-ils pas marre que vous les traumatisiez ? »

Ce n’était pas comme si j’avais réellement envie de la traumatiser… Ils l’étaient de nature. Et puis, ils ne m’aimaient pas depuis mon arrivé de toute manière. Depuis que j’avais rencontré au roi ce que j’avais fait avant de venir me perdre dans le royaume des anges… Et, ce que j’avais fait après y être entré… les « pauvres » et si « doux » anges que j’avais sois- disant déshonorés. Mais pour moi, ange ou démon il n’y avait vraiment aucune différences, ils étaient vraiment tous les même au fond. Et ces humains… les êtres les plus abject de cette planète.


Je lui tendit la tasse et, quand elle l’eut prit, m’asseyais sur le plan de travaille à côté d’elle. Balançant négligemment mes jambes dans le vide.


Les serviteurs échangèrent des regards légèrement angoissé. Je ris doucement, ils avaient réellement peur de moi ? Peur de quoi au juste ? Que je les tuent ? Quelle foutaise ! Ils ne m’intéressait pas le moins du monde. Rien n’arrivait à le faire d’ailleurs… tout m’ennuyais… Je fronçais légèrement les sourcils, elle par contre, c’était une autre histoire…

« Puis- je me permettre de vous poser une question ? »

Je m’arrêtais un instant, le regard un peu perdu devant moi.

« Que faites- vous dans le royaume des anges ? Vous n’êtes pas obligé de répondre… »

Je pris la tasse qu’il me tendit et bu deux trois gorgées en réfléchissant. Ne pas être aimé dans le lieu où l’on vit ne m’étais pas inconnu du tout. Mais dans ce cas-là pourquoi être venue ici ? Était-ce par choix ou bien il n’avait justement pas eu le choix ?

J’arquai un sourcil tout en souriant. Si je pouvais en faire de toutes les couleurs aux anges ainsi, c’est sûr que je n’hésiterais pas, mais des serviteurs ne pourraient se rebeller contre une personne de son rang ce qui lui donner un autre avantage.
Je posai mon regard sur les serviteurs. S’ils n’aimaient pas Natsu pourquoi ne démissionnaient-ils pas ? Ce n’est pas le travail de bonne ou serviteur qui manquait ici, à moins que ce soit moins bien payé ailleurs…

Je me fichai un peu dans mon geste puis repris ma contenance. Me poser une question ? Quelle question ? Je n’étais pas intéressante.

Je levai la tête vers le plafond, cherchant quoi dire, quoi répondre. Ce n’était pas un sujet difficile a abordé pour moi, c’était juste que je n’en avais jamais parlé auparavant.

De belles phrases assez maladroites pour résumé ma situation, non ? Dit à voix haute ma situation me paraissait un peu plus réel, juste une impression.

« Je…j’ai étais recueilli par un ange. Ma famille est morte donc…enfin voilà quoi. Je n'ai pas vraiment eu le choix… »

Ne pas avoir le choix… Nous avions toujours le choix pouvait-on dire mais… quand nous étions dans cette situation cela ne nous paraissait pas aussi évident. Maintenant que j’y pensais, que serais- je devenu si jamais je n’avais pas accepté l’offre de l’empereur ? Cela me paraissait peu probable étant donné la vie que j’avais mené avant mais… et si…

« Et vous, pourquoi êtes-vous au palais… ? »

Question de circonstance ? Dans un sens, on pouvait dire que l‘empereur m’avait aussi sauvé la vie. Quand il était apparu devant moi, j’étais déjà lassé de tout cela, m’ennuyant plus que de raison. Seul… Une solitude que je n’arrivais plus à supporter ni à combler par mes innombrables « méfaits ». Je souris légèrement, sautant du plan de travail avant de ramasser un morceau de verre sur le sol. Le regardant un moment, je m’amusais avec le morceau tout en le faisant rouler entre mes doigts.

« L’empereur m’y à invité, il trouvé mon caractère… intéressant. Je n’avais nulle part où aller alors, je l’ai suivit. C’est tout… »

Mes yeux perdu dans le vague, je sursautais légèrement quand j’entendis le morceau de verre s’éclater au sol, taillant ma main de la même occasion. Je restais immobile, regardant la coupure comme un spectacle intéressant ne faisant pas vraiment attention du sang qui sortait de la blessure.

« Ce n’était qu’un pur hasard… »

J’avais murmuré cette dernière phrase. Ce n’était pas vraiment important le pourquoi j’étais là. J’y étais et puis c’était tout.