Ce jour-là... ce jour-là hantait ses pensées... Ce jour-là, elle avait vu un jeune homme... Oh, il devait avoir 15 ans, pas plus... Il semblait si pauvre... si seul... et... et il avait une canne... Mais... ce n'était pas qu'une simple canne pour boiteux... Cette canne... c'était une canne pour non-voyant... L'unique fait de le voir lui avait fait mal au coeur... elle avait même lâché une larme... C'est pour cela... c'est donc pour cela... qu'elle devait le retrouver ! Elle devait faire quelque chose pour lui !

L'ange fit beaucoup de recherches en interrogeant pleins de personnes. Elle avait donc apprit que c'était un fantassin du nom d'Eric Redfeild et qu'il vivait dans un taudis au Minami Quarter. On lui avait aussi dit qu'il vivait seul... pas de maman... pas de papa... Elle se mit donc en quête du Minami Quarter qui était réputé pour être un quartier d'anges ayant quelques humains pauvres qui y vivaient.

Quand elle fut arrivée à sa destination, elle questionna encore des personnes pour savoir où habiter précisément le garçon. Malheureusement, Alice se fit jeter plusieurs fois... puis finalement, elle trouva une vieille dame sympathique qui lui en enseigna d'avantage :


Alice fronça les sourcils. La rue que lui avait indiqué la dame lui semblait vraiment étrange... Comment un enfant pourrait-il vivre là-bas ? Elle ne comprit pas aussi pourquoi le garçon n'était pas accepté à son école... Elle avait mentionné dans son CV qu'elle savait lire le braille et qu'elle était apte à enseigner aux enfants aveugles ! L'ange ne perdit pas de temps et se dirigea vers l'endroit où logeait le jeune homme.

C'était un vrai taudis. Un enfant ne pouvait pas... il ne pouvait pas vivre ici ! Comment cela était-ce possible ? Alice entra doucement dans la pauvre demeure. Il y avait un garçon. Des yeux vairons... des cheveux bruns... c'était lui ! Oui, elle en était sure. La femme avait du mal à sourire, mais elle se força, car même si il ne le voyait pas, peut-être qui le sentirait !


C'est tout... c'est tout ce qu'elle avait réussi à dire. Elle se sentait tellement mal pour ce pauvre garçon ! Elle décida de faire tout son possible pour lui... tout !

HRPG :

Un seau... la blonde entendit et vit un seau rempli d'eau tomber lourdement sur le sol. L'eau coula sur le sol sale. Alice regarda l'eau dégouliner avec lenteur. Aïe... le brun s'était cogné sur une porte... sur la porte d'un meuble dans lequel il y avait des produits ouverts ! Elle paniqua.


La femme ne prit pas le temps de répondre et courut vers le garçon puis elle repoussa les flacons qui étaient sur le point de tomber avant de bien les reboucher un par un. Elle souffla longuement, ouf ! Elle sourit. L'ange remarqua que le garçon était craintif. C'était normal après tout... elle parlait et... il ne la voyait pas... Elle fit quelques pas gracieusement pour être proche d'Eric, puis elle lui attrapa doucement la main. Elle la serra. Elle afficha un grand sourire bienveillant. Elle remarqua que le jeune homme avait commencé à faire le ménage. Quel courage...


Elle lui lâcha la main et saisit délicatement le seau qu'il tenait pour ne pas lui faire mal. Elle le posa à terre, dans un coin. Elle passa sa main dans les cheveux courts du garçon, puis elle lui prit les deux mains avant de s'accroupir devant lui.


Elle aussi avait été dans la misère un jour. Alors... elle pouvait en parti le comprendre... en parti... elle... elle n'était pas aveugle, elle... et elle ne l'avait jamais été... Cet enfant... elle sentait quelque chose en elle... elle sentait qu'elle devait l'aider. C'était comme un... comme un devoir... Aah, si seulement il existait un remède pour soigner les non-voyants !

Trop brute ! Trop brute... ! L'ange était déstabilisée... elle ne savait plus quoi dire, plus quoi faire... Elle ouvrait la bouche, mais aucun son n'en sortait... Elle voulait bouger, mais son corps de répondait pas... Pourquoi lui avait-elle montré qu'elle connaissait son prénom ? Il devait être apeuré, ce pauvre enfant... Lui, il ne la connaissait pas ! Alors comment pouvait-elle le connaître ? Et puis... elle ne le connaissait pas... elle non plus... Elle devait dire quelque chose, oui, elle devait dire quelque chose !


Voilà ! C'était certain qu'il allait répondre quelque chose comme cela ! En entrant dans cette... maison, Alice aurait du lui expliquer toute la situation. Lui expliquer tout du début jusqu'à la fin. Mais puisqu'elle ne l'avait pas fait avant... il fallait le faire à présent.


Elle fit une pause dans son discours. La blondie avait pris une très jolie petite teinte rouge. Quelques sons sortait de sa bouche sans pour autant former des mots, ni des phrases. Elle respira un bon coup et reprit doucement ses esprits.


Elle baissa la tête. Désormais, elle était aussi rouge qu'une tomate bien mûre ! Elle resta quelques secondes ainsi, calme. Quand tout à coup elle leva la tête. Elle regardait le garçon fixement de ses yeux faits de la couleur du ciel.


Ses yeux brillaient comme des étoiles filantes. Elle prit les deux mains du brun et ne cessa de le regarder jusqu'à ce qu'il lui réponde.

De l'eau... beaucoup d'eau... c'est de la pluie... et elle entre dans la maison... elle tombe dans l'évier... Le soleil n'était plus au rendez-vous... Le ciel était désormais couvert de nuages gris foncés. Que cela est triste... Plus de bleus... plus un rayon de soleil...


La blonde baissa la tête. Non... non, elle ne pouvait pas le laisser ! Ce n'était pas possible... pas possible... Le brun l'accompagna jusqu'à la porte, mais la femme aux yeux bleus n'essaya même pas de partir. Il était hors de question qu'elle s'en aille comme cela ! Alice était très têtue et très patiente ! Et s'il la mettait vraiment dehors, elle viendrait tous les jours jusqu'à ce qu'il accepte son aide !


Elle sourit. C'était peut-être un peu prétentieux... mais si elle devait le proteger... elle le ferait... de son mieux ! Elle regarda le garçon pendant quelques secondes puis elle se mit le dos contre la porte. Elle se laissa glisser contre la porte jusqu'à qu'elle soit assise. Puis... doucement, elle murmura :


Sa voix était plutôt faible. Les joues de l'ange prirent un légère teinte rouge. Elle avait chaud tout à coup... et elle commençait à transpirer aussi... Puis soudainement, elle eut froid. Elle toussa. Une toux très aiguë. Elle avait surement pris un coup de froid... mais cela n'avait aucune importance pour elle... aucune importance... même plus... elle s'en foutait.

Le passé c'est le passé... Le passé c'est le passé... La pluie... l'évier allait déborder si on ne faisait rien... Seulement... seulement... l'ange n'avait plus la force de se lever... ce n'était pourtant qu'un petit rhume... un simple rhume... Ce n'était qu'un rhume ! Quelqu'un avait besoin d'elle, ici ! Même s'il le niait... il avait besoin de quelqu'un... pas forcément besoin d'elle... mais il avait besoin que quelqu'un... quelqu'un l'aide. Alice leva les yeux vers le brun. Sa canne possédait une lame ? La blondie fronça les sourcils. Après tout... il était fantassin, n'est-ce-pas ?


Elle ne voulait pas forcément qu'il vienne avec elle... non... Elle voulait juste... juste l'aider... l'aider ! Bien qu'elle soit têtue... lui aussi était une sacrée mule ! Comme ça... ils avaient un point commun... Ça y'est... ça déborde... l'eau allait bientôt les atteindre... Le garçon s'éloigna... il s'éloigna doucement... L'eau de pluie, elle approche... La robe rose pale d'Alice était désormais mouillée. Elle posa ses mains au sol et commença à essayer de se lever. Elle galère pendant quelques minutes puis quand Eric revint, elle était debout.


Il posa la couverture sur elle. Elle sourit. Certes, elle semblait vraiment mal en point, mais elle sourit. Elle sourit de toutes ses dents même. En fait... elle se sentait bizarre. Elle sentait une forte chaleur dans sa poitrine, comme du feu. Mais pas du simple feu... un feu doux... très doux. Elle prit des bouts de la couverture dans chacune des ses mains et elle la serra pour bien se couvrir.


Elle fit doucement non de la tête. Non... elle ne voulait pas... Elle se montrait faible... malade devant lui... Et elle qui disait qu'elle pouvait le protéger il y a quelques minutes ! Elle n'était plus crédible du tout et pourtant, elle lui avait dit la vérité... elle était vraiment capable de le protéger... Mais maintenant... maintenant, ce qu'elle avait dit était sans importance... vu qu'ils allaient chez elle...


Non, Alice n'était pas riche... pas du tout... Elle avait juste fait des économies... de belles économies, pendant des centaines et des centaines d'années. Au bout d'un moment, elle a pu s'acheter une belle résidence au quartier riche et désormais... elle vit une vie heureuse... une vie heureuse... Non... c'est faux ! Enfin... elle n'était pas malheureuse non plus... Elle était tout le temps souriante et inspirait la joie et la bonne humeur... pourtant... au fond d'elle... elle souffrait d'une grande solitude...